Asma est la fille aînée de Abu Bakr, l’ami et Compagnon le plus proche du Prophète (sws) et de Qatila Bint Abd Al-Uzza. Asma est la demi sœur de Aicha, Mère des Croyants, qui naîtra une dizaine d’années plus tard. Des le début de la révélation, toutes la famille de Abu Bakr embrassa l’Islam. On croit savoir que Asma fut la dix-septième à se convertir. Des se moment elle fut parmi ceux qui œuvrèrent pour défendre et protéger le message de l’Islam auprès de ses concitoyens, avec toute les conséquences qui pouvaient en résulter du fait de l’hostilité très marqué des idolâtres.
Très tôt, elle fit preuve de sagesse et de maturité. Son action fut surtout remarquable à partir du moment ou le Prophète (sws) et son père Abu Bakr quittèrent ensemble la Mecque pour émigrer à Mèdine au moment de l’Hégire. En effet, ils partirent en grand secret de la ville et furent poursuivis par leur ennemis ; ils restèrent donc plusieurs jours dissimulés dans une grotte, à quelques distance de la ville, avant de pouvoir poursuivre leur chemin.
Asma leur prépara quelques vivres qu’elle serra dans une besace. Pour la fermer, elle déchira sa ceinture en deux, utilisant l’un des morceau pour ficeler l’ouverture de cette besace. C’est pourquoi le Prophète (sws) la surnomma “La femme au deux ceintures”. Il lui dit : “Que Dieu te change ta ceinture par une double au Paradis.”
Apres leur départ, Abu Jahl se précipita chez Abu Bakr pour connaitre le lieu ou ils se trouvaient, mais Asma sut garder le secret. IL lui administra même un gifle si violente qu’elle en perdis une boucle d’oreille ! Cela ne semble pas l’avoir effrayée. C’est elle encore qui trouva le moyen de leur porter elle même un peu de nourriture et leur donner des nouvelles concernant les recherches organisées par leurs ennemis.
Elle partit vers la grotte en faisant plusieurs détours, accompagnée d’une servante qui conduisait un troupeau de mouton, de telle sorte que le piétinement des bêtes effaçait la trace de ses pas. Lui évitant ainsi de trahir la cachette des deux fuyards ! Finalement, les recherches furent abandonnés par les gens de Qurayshs, convaincus que le Prophète (sws) et son Compagnon Abu Bakr étaient déjà loin et qu’il n’était plus possible de les rejoindre.
Ce qui permit à ses derniers de prendre la direction de Médine et ceux qui avaient émigrés avant eux. Pendant se temps, Asma du encore faire face à une autre difficulté : Son grand père, Abu Quhafa, qui était aveugle, vint prendre de leurs nouvelles. Il questionna Asma à propos de Abu Bakr : “Bien sur, il est partie en ne vous à rien laissé ?”
Abu Bakr avait effectivement emporté toutes sa fortune avec lui à Médine, soit environ cinq à six mille dirhams, mais Asma affirma à son grand-père : “Pas du tout. Mets ta main sur se sac et vois qu’il est encore rempli d’or !” En réalité, elle avait eu le temps de glisser quelques cailloux pour rassurer son grand père, qui repartit tranquillisé.
Asma fut marié à l’un des Compagnons parmi les plus nobles, Zubayr fils d’Al-Awam, Fils de safiyya, fille de Abd Al-Muttalib. Au moment de l’Hégire, elle portait en son sein Abdallah qui vint au monde précisément lorsqu’elle arriva à Médine. Cet enfant fut le premier musulman née à Médine !
Des leur arrivée à Médine, le Prophète (sws) et Abu Bakr chargèrent Zayd de ramener les membres de leurs familles respective restés à la Mecque. C’est ainsi que, peu après, ils furent de nouveau tous réunis à Médine ou ils purent enfin vivre leur foi à l’abri de la vindicte des gens de Quraysh. Toutefois, d’autres épreuves les attendaient qui leur demandèrent beaucoup de courage et une profonde foi.
Asma fut une épouse dévouée, et comme beaucoup de ses compagnes, elle travaillait dur. Outre les taches de la maison, elle s’occupait du cheval qu’elle devait bouchonner, abreuver et nourrir. C’est encore elle qui transportait des noyaux de dattes pour les planter dans un jardin que le Prophète (sws) avait attribué à Zubayr.
Asma raconte elle même qu’elle mettait de coté des provisions après les avoir pesées. Un jour, le Prophète (sws) la vit faire et lui dit : “O Asma ! Ne fais pas de comptes, car Dieu ferait des comptes avec toi” Depuis se jour Asma avoua ne plus jamais avoir comptabilisé ni ce qui entrait ni ce qui sortait de chez elle, et elle ajouta “Chaque fois que quelque chose venait à manquer, Dieu y pourvoyais aussitôt”.
Plus tard, Zubayr devint un homme riche et il eut de nombreux esclaves. Cependant, Asma demeura très modeste. On nous rapporte que les deux époux furent très généreux. Ainsi chaque fois qu’elle tomba malade, Asma affranchissait un de ses esclaves. Son fis Abdallah l’a décrite en ses termes : “Je n’ai jamais vue de femme plus généreuse que Aicha et Asma, mais chacune d’elle avait sa conception de la générosité. Aicha amassait petit à petit se qui tombait comme bien entre ses mains, qu’elle redistribuait au fur et à mesure des besoins. Quant à Asma, elle ne gardait jamais rien pour le lendemain !.”
Asma était également connu pour sa piété. Elle était assidu à la lecture du Coran dont elle méditait le sens. Un jour, alors qu’elle était déjà d’un certaine age, son petit fils, Abdallah Ibn Urwa, l’interrogea sur les Compagnons lorsqu’ils écoutaient la récitation du Coran. Elle lui dit : “Leur yeux versaient des larmes et ils avaient la chaire de poule comme les avait décrits le Coran.” Son mari, Zubayr, à rapporté qu’un jour, en entrant chez lui, il trouva Asma occupé à lire la Sourate At-Thour. Il ressortit alors qu’elle récitait le verste : “Puis dieu nous à favorisés et protégés du châtiment du samum.” A son retour, Zubayr rapporte qu’il la trouva entrain de répéter ce verset en pleurant.
Quant à la connaissances de Hadiths. On crois savoir qu’elle en à rapporté cinquante huit, transmis par de nombreux Compagnons, comme ses fils Abdallah et Urwa, ainsi que par Abdallah Ibn Abbas, Fatima Bint Al-Mundhir Ibn Zubayr et d’autres encore.
Asma vécut très âgée. On pense qu’elle parvins à l’age de cent ans en gardant toute sa lucidité et sa mémoire ! Apres la mort du Prophète (sws), elle fut honorée et respectée par les Compagnons qui connaissaient tous la place privilégiée qu’elle occupait auprès de l’Envoyé d’Allah (sws).
Alors qu’elle était devenue âgée et presque aveugle, on pourrait imaginer qu’elle avait une vie paisible à l’abris des peines qui n’avaient pas manquer de jalonner déjà sa longue existence. D’autres épreuves lui firent imposées par les événements. Lors du conflit qui l’opposa au Calife Abd-Al Malik Ibn Marwan, son fils Abdallah bn Zubayr demanda conseil à sa mère, alors que le gouverneur de l’Irak, Al-Hajaj, profitant de la faiblesse de son armée, lui proposa de capituler.
Asma répondit à son fils : “O mon fils! Prends garde à Dieu ! Si tu es convaincue d’appeler les gens à la vérité, continue ton combat en ne capitule pas devant ses ennemis. Un coup d’épée dans le cœur vaut mieux qu’un coup de fouet et l’humiliation de la captivité.” Il retoqua : “Mais j’ai peur que mes ennemis ne me mutilent en me crucifient !” Sa courageuse mer le réconforta : “Mon fils, la brebis égorgée ne souffre pas de son égorgement une fois égorgée ! Place ta confiance en Dieu !”.
Il embrassa sa mère et partit reprendre le combat. Il fut tué dans la même journée et, comme il l’avait redouté, il fut crucifié. Lorsqu’elle apprit la nouvelle du martyre de son fils, elle invoqua Allah : “O mon Dieu ! ne me fais pas mourir avant d’avoir pu frotter le corps de mon fils avec du camphre et de l’avoir enterré.”
Son invocation fut entendue, puisqu’au troisième jour de sa mort, on lui rendit le corps de Abdallah, qu’elle frotta avec du camphre, enveloppa d’un linceul et fit enterrer.
Asma fit encore preuve d’un grand courage lorsque Al-Hajaj vint la voir pour se justifier, en lui adressant une verte semonce : “Tu lui à gâché la vie en se bas monde, mais il pourrira la tienne dans l’Au-delà ! L’Envoyé de Dieu nous à informé de la tribu des Thaqif donnerait le jour à un menteur et à un prédateur. Le menteur nous savons déjà qui il est il s’agit d’Al Mukhtar At-Thaqfi. Quant au prédateur, je n’ai aucun doute qu’il s’agisse de toi !”
Il ne trouva rien à répondre à cette femme, courageuse, digne et aussi parfaitement informée des affaires des musulmans. Asma quitta se monde peut de temps après son fils Abdallah, en l’an 73 de l’Hégire.
Qu’Allah soit satisfait de Asma Bint Abi Bakr.